Katala, le 28 avril 2020 (www.apsmerdc.org) : Butumba, Zone de Santé de la Division Provinciale (DPS) du Haut Lomami d’une superficie de 455 km² et de densité de 56 habitants par km² bornée au nord par la ZS de Mukanga, au sud par ma ZS de Bukama, à l’est par celle de Kinkondja dans le Haut Lomami ainsi qu’à l’ouest par les ZS de Mufunga Sapwe et Mitwaba dans le Lualaba est une contrée de la Province Haut Lomami coupée du monde. Avec à son actif seize Aires de Santé, le travail des prestataires de la santé est un calvaire qui ne dit pas son dernier. Accès difficile, routes impraticables, sérieux problème de réseau mobile et de l’Internet sans oublier les menaces permanentes des animaux du Parc National d’Upemba dont les éléphants qui tuent sans pitié, tels sont les grandes lignes de l’interview, à lire ci-après, réalisée tout récemment avec le Médecin Chef de Zone de cette entité sanitaire dans le cadre du suivi des activités VIH-TB par l’Action pour la Promotion de la Santé de la Mère et de l’Enfant (APSME), Sous Récipiendaire de la Subvention du Fonds Mondial à travers Cordaid pour la lutte contre le VIH Sida et la Tuberculose pour la DPS du Haut Lomami.
Question (Q) : Quels sont votre nom et votre fonction ?
Réponse (R) : Je réponds au nom de Dr Raphael KASONGO NKULU BUTOMBE, je suis Médecin Chef de la Zone de Santé de Butumba.
Q) Comment faites-vous l’état de lieu des activités VIH-TB dans la ZS de Butumba ?
R) Les activités se déroulent bien, 170 malades dont 12 enfants sont pris en charges dans le cadre VIH et plusieurs autres malades TB. Aucun décès n’est enregistré depuis que les activités VIH ont été intégrées dans la ZS (Zone de Santé). Plusieurs nouveaux cas s’ajoutent chaque mois. Il faut signaler que la ZS est à risque permanent suite au mouvement de la population attirée par la pèche ainsi que le trafic des poissons et du riz. Il s’ajoute le comportement a risque d’une certaine catégorie de la population spéciale comme les pécheurs. Nous disons que le risque de la transmission est très grand car plusieurs villages sont inondés, les maisons écroulées et plusieurs ménages sont regroupés en camps et passent nuit à la belle étoile. Les inondations et la circulation des pachydermes entraînent la destruction de champs avec comme conséquence la crise alimentaire avec possibilité de malnutrition, facteur prédisposant à la tuberculose.
Q) combien des structures ont le paquet VIH et TB dans la ZS ?
R) Nous avons 4 Formations Sanitaires et 4 Centre de Santé de Diagnostic et Traitement ayant intégrées les activités VIH, mais nous sentons que le besoin n’est pas satisfait, car plusieurs malades et acteurs communautaires font de longues distances pour recevoir les médicaments et faire le suivi.
Q) comment est l’accessibilité de la ZS ?
R) Elle est très difficile. La ZS est très enclavée, le Bureau Central de la Zone de Santé est à 120 Km de la route nationale à Luena. Il y a des marécages, des montagnes et des ruisseaux qui stagnent de l’eau pendant la saison de pluie.
Q) Quelles sont les difficultés que vous avez dans mise en œuvre des activités VIH-TB et autres ?
R) Nous avons : des difficultés des malades des villages éloignés pour atteindre les CSDT, des difficultés de transmission des données et de communiquer par absence de réseau et de l’internet, des difficultés d’approvisionnement de ZS suite l’accessibilité difficile et des difficultés de réalisation de certaines activités qui demandent le déplacement suite aux circulations des éléphants.
Q) Avez-vous autre chose à ajouter en dehors des questions ci-haut ?
R) Nous demandons à chaque partenaire qui va nous lire de répondre selon ses moyens afin de palier aux difficultés de la zone.
Propos recueillis par Nestor Max LUTUMBA.